Pages

Je ne pense pas que c'est à toi que je vais apprendre qu'il y a pire que de perdre son chemin, que le pire ce serait tout simplement perdre sa raison d'avancer. Je ne pense pas que je sois en nécessité de te dire que ce n'est encore que le début, que pour avoir la belle et longue vie que tant de personnes t'ont promis, il te reste un bon nombre d'obstacles à affronter, à dépasser avec courage et patiente. Non, je n'en ai pas besoin, pourtant je vais te le dire quand même. Tu es bel et bien debout, et je t'admire pour cela, je t'admire pour ton courage, pour ta force aussi, tu sais cette force lorsque la vie n'est qu'un poids de plus sur tes épaules, et bien tu as cette force de sourire, de sourire quand même aux personnes qui t'entourent, ou tout simplement de lui sourire à cette vie. Et puis, merde, tu es belle, tu as ce charme, cette présence aussi. C'est celle-là même qui l'avait séduit auparavant. Je sais, du moins je pense savoir ce que tu vas me dire. Tu l'as perdu. Oui, c'est vrai, tu l'as perdu, plus vite encore que tu ne l'avais aimé. Votre histoire, votre amour, cette effraction de la réalité, cette complicité, ces moments, cette union de vos coeurs, cette ressemblance sur la façon de pensée, tu pense peut-être que je ne sais pas tout ça? Que je ne sais pas à quel point tout ça te manque. Un manque, pas par vague, non, ce manque constant. Et tu pense que je ne sais pas à qui sont destinées toutes ces pensées, toutes ces absences, toutes ces larmes? Laisse-moi te dire que je t'imagine très bien marchant seule dans la rue, visionnant dans ta tête chacun des souvenirs de lui, qu'il te reste, essayant coûte que coûte de survivre à cette absence, priant son retour, l'imaginant même. Ce que tu ne donnerais pas pour le revoir, le toucher à nouveau, le sentir à nouveau, l'embrasser à nouveau. Tu es restée immobile ce jour là, le jour de fin. Tu regrettes, tu regrettes comme jamais, si tu avais réalisée plus rapidement que c'était réellement votre fin, peut être aurais-tu su le séduire encore une fois. Mais lorsque tu aimais, tu as oublié de compter, tu as oublié de compter le nombre d'épaules qui sont à tes côtés, rien que pour toi. Tu as oublié de compter ceux pour qui ton bonheur était une mission et ton sourire un objectif. Mais eux ne t'ont pas oublié en chemin, non, ils comptent toujours sur toi, pour sourire à nouveaux, pas ce sourire de courage que tu maîtrise à merveille, je te jure, non ils voudraient apercevoir encore une fois ce sourire d'autrefois. Ce sourire sincère et pure que nulle autre ne pouvait exposer mieux que toi. Et aussi, ces étincelles dans le regard, que tu avais en parlant de lui. Et même si c'est dure, même si ressasser votre bonheur commun (mais passé) est devenu ton habitude quand tu es seule. Et même si depuis qu'il est parti, tu te sens plus seule que jamais, et la vie te paraît fade, sans saveur, sans piquant,.. c'est peut être que tu as omis de goûter tout ce qui t'étais proposé. Car oui, à trop regarder vers un passé fermé, tu ne penses plus à observer les portes s'ouvrant à toi, ce destin plein d'obstacles, mais de joie en particulier. Et puis tu sais que le moment présent à cet avantage sur tout les autres, car oui, lui il nous appartient. Il est à toi, dans tes mains, c'est ta force quand tu es faible, tu peux lui donner n'importe quelle forme, n'importe quelle couleur, en sachant juste qu'elle pourra teinter ton futur alors choisis vite. Et surtout cesse d'oublier d'être heureuse, cesse d'oublier d'être toi.